Marie-Ève Gendron1,2, Pharm.D., Sylvain Grenier3, Pharm.D., Anaïs Barbier2,4, Jean-François Bussières5,6, B.Pharm., M.Sc., MBA, FCSHP
Reçu le 3 août 2016; Accepté après révision le 19 septembre 2016
Résumé
Objectif : L’objectif de cette étude est de proposer une vue d’ensemble des articles présentant le rôle des pharmaciens militaires et les retombées de leurs activités.
Mise en contexte : La recherche bibliographique stratégique sur PubmedMD et la recherche manuelle effectuées portaient sur des documents produits de 1990 à mars 2016. Elles visaient la sélection d’articles présentant le rôle des pharmaciens militaires et les retombées de leur action. L’analyse du rôle des pharmaciens militaires a eu lieu à partir des activités pharmaceutiques définies dans le projet Impact pharmacie. L’évaluation des retombées des activités des pharmaciens militaires a été faite à partir d’indicateurs (c.-à-d. mortalité, morbidité, erreurs, effets indésirables, coûts, observance, satisfaction, autres). L’analyse des retombées des activités des pharmaciens a eu lieu après collecte de l’ensemble des marqueurs de retombées trouvés dans les articles sélectionnés et après leur classification dans huit catégories d’indicateurs. Les résultats sont présentés en fonction de la réalisation ou non d’analyse statistique des résultats des études prises en compte.
Résultats : Quatorze articles ont été pris en compte et analysés. Dans les articles retenus, nous avons recensé 35 indicateurs descriptifs et 13 indicateurs de retombées. Nous avons déterminé des interventions types regroupées en sept catégories. Les interventions décrites sont associées aux indicateurs de retombées suivants : morbidité (n = 12), observance (n = 1).
Conclusion : Il existe peu de données sur le rôle des pharmaciens militaires et les retombées de leurs activités. Il faut encourager la recherche évaluative sur les pratiques professionnelles qui englobent l’exercice de la pharmacie dans le domaine militaire.
Mots clés : Activités pharmaceutiques, armée, pharmacien militaire, retombées, rôles
Abstract
Objective: The objective of this study was to provide an overview of articles discussing the role and impact of military pharmacists.
Background: A search strategy in Pubmed® and a manual search were conducted from 1990 to March 2016. Articles discussing the role and impact of military pharmacists were selected. The role of military pharmacists was analyzed on the basis of the pharmaceutical activities defined in the project Impact pharmacie. The impact of military pharmacists was assessed by means of indicators (e.g., mortality, morbidity, errors, adverse effects, costs, adherence and satisfaction). The impact analysis was performed after collecting all the impact markers from the selected articles and categorizing them within the eight indicators chosen. The results are presented according to whether or not a statistical analysis was performed on the results of the included studies. No statistical analysis was performed for the purpose of drafting this article.
Results: Fourteen articles were included and analyzed. In them, we identified 35 descriptive and 13 impact indicators. We identified standard interventions, which were grouped into seven categories. The described interventions are associated with the following outcome indicators: morbidity (n=12) and adherence (n=1).
Conclusion: There are few data on the roles and impact of military pharmacists. Evaluative research on professional practices, including pharmacy practice in the military, should be encouraged.
Keywords: Impact, military, military pharmacist, pharmaceutical activities, roles
La plupart des pays possèdent une armée composée d’une force terrestre, d’une force navale ou aérienne. Au Canada, la Loi constitutionnelle de 1867 détermine les pouvoirs de l’autorité législative du Parlement du Canada et des législatures provinciales1. La milice, le service militaire, le service naval et la défense du pays relèvent de la compétence fédérale2.
En ce qui concerne le domaine de la santé, les Forces armées canadiennes disposent de centres de soins médicaux et dentaires au Canada (n = 33) et à l’étranger (n = 3) ainsi que 18 unités de campagne (un hôpital de campagne, trois ambulances de campagne de la Force classique et 14 ambulances de campagne de la Force de réserve)3. Ces centres de santé et unités de campagne sont sous la gouverne du médecin-chef des Forces armées canadiennes et peuvent inclure la contribution de pharmaciens. Les services médicaux des Forces armées canadiennes ont d’ailleurs célébré en 2004 leur centième anniversaire4. Le site des Forces armées canadiennes décrit de la manière suivante le rôle des pharmaciens militaires : « Les pharmaciens militaires fournissent des conseils pharmaceutiques aux membres des Forces. Ils doivent offrir des avis d’experts sur la pharmacothérapie en médecine d’urgence, en soins intensifs, en gestion de la douleur, en contrôle des maladies infectieuses et en contre-mesures médicales en situation de guerre chimique, biologique et nucléaire. Ils doivent aussi être en mesure de cerner et de résoudre des problèmes complexes liés aux médicaments. Le rôle des pharmaciens militaires évolue constamment et ne se limite plus à la simple distribution de médicaments. Ils font des consultations auprès des patients et des médecins, enseignent, guident les étudiants et les stagiaires et font partie de comités directeurs. En outre, ils gèrent et contrôlent les fournitures et l’équipement médical et chirurgical. Les pharmaciens militaires des Forces armées canadiennes jouent également un rôle crucial en matière de gestion des fournitures et de l’équipement médical et chirurgical, et de soutien aux opérations de déploiement partout dans le monde. L’instruction des pharmaciens militaires est offerte au Centre d’instruction des Services de santé des Forces canadiennes à la Base des Forces canadiennes Borden, dans les domaines de la doctrine médicale militaire en campagne, de l’administration des soins de santé généraux, des pratiques de pharmacie militaire et de la gestion de l’approvisionnement médical. Après avoir reçu leur brevet, les pharmaciens militaires sont promus au grade de capitaine. Les officiers qui font preuve des compétences, du dévouement et du potentiel requis sont sélectionnés en vue de possibilités d’avancement professionnel, de promotions et de formations avancées. Les militaires peuvent se voir offrir la possibilité d’acquérir des compétences spécialisées dans le cadre de cours officiels et sous forme de formation en cours d’emploi, comme de la formation en pharmaco-épidémiologie, en médecine des voyages, en médecine aéronautique élémentaire, en leadership et en gestion. Le poste est également offert à temps partiel dans la Réserve5. » Depuis octobre 2015, les pharmaciens du ministère de la Défense nationale peuvent prescrire dans certaines situations (p. ex. pour adapter une prescription, pour entreprendre une thérapie pour traiter une condition approuvée par le médecin-chef des Forces armées canadiennes, pour continuer une thérapie, pour faire une substitution thérapeutique et pour rédiger une ordonnance en cas d’urgence)6.
En ce qui concerne l’accès aux médicaments, on peut lire que « les Forces canadiennes fournissent à leurs membres une grande variété de médicaments sur ordonnance et sans ordonnance. Ces médicaments sont indiqués sur la liste des médicaments garantis. L’effet thérapeutique des médicaments mentionnés sur cette liste doit avoir été prouvé »7. (…) Les ordonnances doivent être exécutées à la pharmacie locale de la base. Si la base n’a pas de pharmacie ou si le médicament est requis après les heures normales de bureau ou en cas d’urgence, l’ordonnance peut être remplie dans une pharmacie de la collectivité.
Dans le cadre des travaux de la plate-forme Impact Pharmacie, le thème portant sur le pharmacien militaire a été ajouté en 2015. Une recension des articles a mis en évidence le fait qu’il n’existe pas d’article synthèse sur cette thématique, bien qu’un premier article ait été publié en 19478. Ainsi, nous nous sommes intéressés au rôle du pharmacien militaire et aux retombées de ses activités9.
L’objectif principal de cette étude est de proposer une vue d’ensemble des articles présentant le rôle des pharmaciens militaires et les retombées de leurs activités. Il s’agit d’une revue documentaire.
La recherche bibliographique a été réalisée sur PubMedMD. Les articles retenus devaient être écrits en anglais ou en français et publiés entre 1990 et mars 2016. La stratégie de recherche utilisée sur PubMed était : pharmacists”[MeSH Terms] OR “pharmacists”[All Fields] OR “pharmacist”[All Fields]) OR (“clinical pharmacy”[All Fields] OR (clinical[All Fields] AND (“pharmacy”[MeSH Terms] OR “pharmacies”[MeSH Terms])) OR (“pharmaceutical services”[MeSH Terms] OR “pharmaceutical services”[All Fields]) OR (“pharmaceutical care”[All Fields] OR (“pharmacy”[MeSH Terms] OR “pharmaceutical”[All Fields] AND care[All Fields])))) AND (pharmacists[Title/Abstract] OR pharmacist[Title/Abstract])) AND (navy[All Fields] OR (“military personnel”[MeSH Terms] OR (“military”[All Fields] AND “personnel”[All Fields]) OR “military personnel”[All Fields]) OR (“hospitals, military”[MeSH Terms] OR (“hospitals”[All Fields] AND “military”[All Fields]) OR “military hospitals”[All Fields] OR (“military”[All Fields] AND “hospital”[All Fields]) OR “military hospital”[All Fields]) OR army[All Fields]). La recherche PubMed a été réalisée le 7 mars 2016. Elle a en outre été complétée d’une recherche manuelle.
Les articles présentant le rôle des pharmaciens militaires et les retombées de leurs activités ont été sélectionnés par une assistante de recherche. La sélection a été révisée par une deuxième assistante de recherche et le pharmacien chercheur.
Le rôle des pharmaciens militaires a été analysé à partir des activités pharmaceutiques définies dans le projet Impact pharmacie9.
L’évaluation des retombées des activités des pharmaciens militaires a eu lieu à partir de huit indicateurs (c.-à-d. mortalité, morbidité, erreurs, effets indésirables, coûts, observance, satisfaction, autres) sélectionnés selon les articles de Bond et coll., Pitterle et coll. et de Chisolm-Burns et coll.10–12. L’analyse des retombées des activités des pharmaciens militaires a été faite après la collecte de l’ensemble des marqueurs de retombées trouvés dans les articles retenus, et après leur traduction et leur classification en huit catégories d’indicateurs. Les résultats des retombées sont présentés en fonction de la réalisation ou non d’analyse statistique des résultats des études prises en compte. Aucune analyse statistique n’a été effectuée.
Quatorze articles ont été retenus et analysés. Dans ces articles, nous avons recensé 35 indicateurs descriptifs, 13 indicateurs de retombées (dont huit avec des retombées positives) et 28 thèmes connexes. Nous avons déterminé des interventions types (p. ex. prévoir plusieurs rencontres avec les patients, rédiger des guides de pratique afin d’aider les médecins dans leurs décisions de prescription, s’assurer du bon usage des médicaments, conseiller les patients sur leurs médicaments) regroupées en sept catégories (relation, évaluation du patient, évaluation de la thérapie, préparation et gestion, suivi, interdisciplinarité, transfert de connaissances). Les interventions décrites sont associées aux indicateurs de retombées suivants : morbidité (n = 12), observance (n = 1).
Le tableau I présente un profil des études relatives au rôle des pharmaciens militaires et aux retombées de leurs activités.
Tableau I Profil des études évaluant le rôle des pharmaciens militaires et les retombées de leurs activités
Tableau II Profil des études descriptives évaluant le rôle des pharmaciens militaires et les retombées de leurs activités
Trois études comportent une évaluation des retombées cliniques, toutes trois favorables, dans le cadre de deux cliniques militaires du diabète et des activités sur un navire de guerre. De plus, 11 études décrivent les rôles du pharmacien militaire à l’hôpital ou en mission.
Cette revue documentaire comporte des limites. La stratégie de recherche ne porte que sur une base de données (PubMedMD) ainsi que sur une recherche manuelle dans un journal canadien. Une recherche complémentaire sur EmbaseMD ou Google ScholarMD pourrait permettre de recenser davantage de publications.
Cependant, peu de données existent dans la littérature scientifique sur le rôle des pharmaciens militaires et les retombées de leurs activités. Plusieurs facteurs peuvent contribuer au nombre limité de publications sur le rôle des pharmaciens militaires et les retombées de leurs activités. Les pharmaciens sont avant tout des cliniciens et ils sont peu formés pour effectuer de la recherche évaluative. En outre, la réalisation de telles études nécessite du temps, du financement, la formulation de questions de recherche, un soutien méthodologique et, le plus souvent, des étudiants en formation. Le soutien de la direction est essentiel pour qu’un minimum de temps soit alloué à la description des activités et à leur rayonnement dans la littérature indexée. La recherche sur les pratiques pharmaceutiques est émergente, et un nombre important d’affections, de programmes de soins et d’activités pharmaceutiques ne sont guère publiés, tant dans le monde civil que militaire. Il est possible d’explorer le thème « Armée » sur la plate-forme Impact Pharmacie regroupant près de 2000 articles et 104 thématiques.
A priori, l’exercice de la pharmacie n’est pas influencé avant tout par les lieux, mais davantage par le cadre juridique applicable, les patients à traiter, la collaboration interdisciplinaire avec les médecins, les infirmières et les autres acteurs de la santé. Ainsi, l’exercice de la pharmacie militaire se différencie peu de la pratique civile. Toutefois, les pharmaciens militaires ne peuvent facturer leur activité ambulatoire, et la prescription et la dispensation de médicaments sont liées au contenu de la liste des médicaments autorisés par les Forces armées canadiennes. Lorsqu’une ordonnance porte sur un médicament non couvert, le pharmacien des Forces armées canadiennes peut tenter de trouver une solution de remplacement parmi d’autres médicaments de la liste en vigueur. De plus, dans certains cas, une autorisation peut être obtenue pour l’utilisation d’un médicament qui ne figure pas sur la liste. La population traitée par les pharmaciens militaires est généralement âgée de 17 à 60 ans et est le plus souvent en bonne santé. Les affections traitées concernent les maladies chroniques (c.-à-d. hypertension, dyslipidémie, diabète), les problèmes de santé mentale et les problèmes ponctuels. Comme en pharmacie communautaire, les pharmaciens militaires peuvent être confrontés à des problèmes de réapprovisionnement, particulièrement lors de missions, et ils doivent parfois trouver d’autres solutions en discutant avec le médecin. Notons enfin que les pharmaciens des Forces armées canadiennes, comme tout militaire, doivent respecter les standards d’entrainement physique et militaires des Forces armées canadiennes. Ces standards requièrent notamment le renouvellement, souvent annuel, de leur certification. En tant qu’officiers des Forces armées canadiennes, les pharmaciens peuvent aussi être assignés à des rôles complémentaires, tels qu’officier de sécurité, conseiller en harcèlement, etc.
Malgré le manque de données sur le rôle du pharmacien militaire et les retombées de ses activités, les résultats des études référencées dans cette revue de la littérature montrent que le service pharmaceutique dans les forces armées produit des effets avantageux, aussi bien dans des cliniques militaires que sur le terrain. Il faut encourager la recherche évaluative portant sur les pratiques professionnelles, qui prend en compte l’exercice de la pharmacie militaire. Le partage de ces données pourrait encourager les pharmaciens exerçant dans ce domaine à faire connaître davantage leur contribution aux soins de santé.
Aucun financement en relation avec le présent article n’a été déclaré par les auteurs
Tous les auteurs ont rempli et soumis le formulaire de l’ICMJE pour la divulgation de conflits d’intérêts potentiels. Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec le présent article.
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PHARMACTUEL, Vol. 50, No. 1, 2017