Ajustement posologique : pour un choix éclairé de la formule d’estimation de la fonction rénale

Auteurs-es

  • Marie-Ève Legris
  • Katherine Desforges

Mots-clés :

Ajustement posologique, CKD-EPI, Cockcroft-Gault, estimation de la fonction rénale, MDRD, dosage adjustment, estimation of renal function

Résumé

Résumé

Objectifs : Revoir les différentes formules d’estimation de la fonction rénale basées sur la créatinine sérique et leurs avantages et inconvénients. Résumer les données de la littérature scientifique et les avis d’experts portant sur leur utilisation pour l’ajustement posologique des médicaments.

Source des données et sélection des études : Une revue de la littérature a été effectuée dans PubMed avec un croisement entre les mots-clés suivants : kidney function, glomerular filtration rate et drug dosing, sans limites de dates. Elle a permis la consultation d’études cliniques, de revues systématiques ou non, d’opinions d’experts et de lignes directrices publiées entre 1999 et 2016.

Revue du sujet traité : Malgré ses nombreuses limites, la créatinine sérique demeure le marqueur le plus souvent utilisé pour l’évaluation de la fonction rénale à l’heure actuelle. Parmi les formules d’estimation, celles de Cockcroft-Gault, Modification of Diet in Renal Disease (MDRD) et, plus récemment, Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration (CKD-EPI) sont les plus connues. Les recommandations d’ajustement posologique sont généralement formulées à la suite d’une évaluation de la fonction rénale par la formule Cockcroft-Gault. Néanmoins, cette formule a été développée avant la standardisation des dosages de créatinine, ce qui en diminue l’applicabilité de nos jours. Plusieurs études comparent l’utilisation des différentes formules dans un but d’ajustement posologique, avec des résultats divergents. Les experts s’entendent toutefois pour recommander l’utilisation des formules Cockcroft-Gault ou CKD-EPI corrigée en fonction de la surface corporelle réelle. Ils mentionnent également des situations particulières, où on favorise d’obtenir une mesure exacte du débit de filtration glomérulaire.

Conclusion : Aucune formule spécifique ne convient à toutes les situations, et l’évaluation clinique du patient et du choix de traitement demeure de mise. De plus, le suivi de l’efficacité clinique et, lorsqu’ils sont disponibles, des dosages sériques des médicaments complète l’analyse du pharmacien.

Abstract

Objectives: To review the different renal function estimation formulas based on the serum creatinine level and their advantages and drawbacks, and to summarize the literature and expert opinions regarding their use for drug dosage adjustment purposes.

Data source and study selection: A literature review was conducted in PubMed with a combination of the following keywords, with no date restrictions: kidney function, glomerular filtration rate and drug dosing. In the process, we consulted clinical studies, systematic and nonsystematic reviews, expert opinions and guidelines published between 1999 and 2016.

Review of the topic of interest: Currently, the serum creatinine level is the marker used most often to estimate renal function, despite its many limitations. The most widely known estimation formulas are the Cockcroft Gault, the Modification of Diet in Renal Disease (MDRD) and, more recently, the Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration (CKD-EPI) equations. Dosage adjustment recommendations are generally made after renal function is evaluated with the Cockcroft-Gault formula. However, this equation was developed before creatinine assays were standardized, which diminishes its current applicability. Several studies compare the use of the different formulas for dosage adjustment purposes, with divergent results. However, the experts agree on recommending the use of the Cockcroft-Gault or CKD-EPI formula corrected for actual body surface area. They also mention the specific situations in which accurately measuring the glomerular filtration rate is a priority.

Conclusion: No one formula is perfect in all situations, and a clinical evaluation of the patient and the choice of treatment are essential. Furthermore, monitoring clinical effectiveness and serum drug levels, if available, complements the pharmacist’s analysis.

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Publié

2017-03-31

Numéro

Rubrique

Pharmacothérapie