Usage des médicaments potentiellement inappropriés chez les aînés admis aux urgences du Centre hospitalier universitaire de Limoges (France) : une comparaison entre les femmes et les hommes
Mots-clés :
Aînés, critères de Laroche, comparaison hommes/femmes, médicaments potentiellement inappropriés, urgences, Elderly, emergencies, male/female comparison, Laroche criteria, potentially inappropriate medicationsRésumé
Objectifs : Décrire et comparer les médicaments potentiellement inappropriés utilisés par les femmes et les hommes âgés lors de leur visite aux urgences du Centre hospitalier universitaire de Limoges (France).
Méthode : Nous avons réalisé une étude transversale rétrospective chez les aînés multimorbides de 75 ans et plus vus à l’urgence entre le 1er février et le 20 avril 2017. Les médicaments et les associations potentiellement inappropriés ont été définis selon les critères de Laroche. Des analyses descriptives ont été réalisées en comparant les femmes et les hommes.
Résultats : Les 330 patients inclus dans l’étude (âge moyen : 87,9 ± 5,5 ans; 63 % femmes) consommaient en moyenne 7,7 ± 3,5 médicaments. Le tiers (n = 110) avait au moins un médicament potentiellement inapproprié. Les médicaments potentiellement inappropriés (n = 140) représentaient 5,5 % de la médication totale recensée (n = 2563). Parmi ceux-ci, les benzodiazépines étaient les plus fréquents (37 %). Les classes de médicaments potentiellement inappropriés ne différaient pas entre les sexes, mais davantage de femmes en consommaient deux ou plus (29 % vs 17 %, p = 0,16). Les associations potentiellement inappropriées étaient présentes chez 179 patients (54 %). Les plus fréquentes comprenaient l’association de deux médicaments anticholinergiques (n = 92). Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de recevoir des associations de médicaments anticholinergiques (p = 0,05).
Conclusion : La détection des médicaments potentiellement inappropriés pourrait enclencher un processus de révision pharmacologique et favoriser une vigilance supplémentaire au regard des effets indésirables potentiels et des associations inappropriées. Autant les femmes que les hommes âgés pourraient en bénéficier.
Abstract
Objectives: To describe and compare potentially inappropriate medications used by elderly women and men during their visit to the emergency department of the Centre hospitalier universitaire de Limoges (France).
Method: We conducted a retrospective cross-sectional study in multimorbid elderly patients 75 years of age and older seen in the Emergency Department between February 1 and April 20, 2017. Potentially inappropriate medications and combinations were defined according to the Laroche criteria. Descriptive analyses were performed in which women and men were compared.
Results: The 330 patients included in the study (mean age: 87.9 ± 5.5 years; 63% women) were using a mean of 7.7 ± 3.5 medications. One-third (n =110) had at least one potentially inappropriate medication. Potentially inappropriate medications (n = 140) accounted for 5.5% of the total medication count (n = 2563). Of these, benzodiazepines were the most common (37%). There were no gender differences in terms of the classes of potentially inappropriate drugs, but more women used two or more of them (29% vs. 17%; p = 0.16). Potentially inappropriate combinations were present in 179 patients (54%). The most common ones included the combination of two anticholinergic drugs (n = 92). Women were more likely than men to receive combinations of anticholinergics (p = 0.05).
Conclusion: The identification of potentially inappropriate medications could trigger a drug review process and promote additional vigilance for potential adverse effects and inappropriate combinations. Both elderly women and men could benefit from this.
Publié
Numéro
Rubrique
Licence
Les droits d’auteur de tout ce que contient Pharmactuel sont protégés par l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.). En soumettant leur manuscrit, les auteurs transfèrent, cèdent et, en d’autres termes, aliènent tous les droits qu’ils détiennent en vertu des droits d’auteur. Dès la publication du document, les auteurs doivent obtenir la permission de l’A.P.E.S. pour la reproduction de tout texte, figure, tableau ou illustration tirés de cet ouvrage dans un autre ouvrage de leur cru. Dans l’éventualité de la non-publication d’un manuscrit dans Pharmactuel, tous les dits droits seront abandonnés. L‘utilisation en tout ou en partie d’un article publié dans Pharmactuel doit être approuvée par l’A.P.E.S. Un formulaire d’autorisation concernant les droits d’auteur peut être obtenu en communiquant avec le coordonnateur de Pharmactuel à coordonnateur@pharmactuel.com.