Description des médicaments utilisés pour induire et maintenir une sédation palliative au CHU de Québec–Université Laval et à la Maison Michel-Sarrazin
Mots-clés :
Benzodiazépines, méthotriméprazine, midazolam, sédation palliative continue, Benzodiazepines, continuous palliative sedation, methotrimeprazineRésumé
Objectifs : Le premier objectif est de décrire les médicaments utilisés pour induire et maintenir une sédation palliative chez des patients hospitalisés au Centre hospitalier universitaire de Québec–Université Laval et à la Maison Michel-Sarrazin. Le deuxième objectif est de détailler les doses sédatives employées selon les doses reçues avant la sédation et certaines caractéristiques des patients.
Méthode : Il s’agit d’une étude descriptive longitudinale et rétrospective menée chez 154 patients ayant reçu une sédation palliative entre le 10 décembre 2015 et le 30 septembre 2017.
Résultats : En moyenne, la durée de la sédation palliative était de 38,5 ± 35,6 heures. Les sédatifs les plus utilisés étaient le midazolam (79,2 %) et la méthotriméprazine (76,6 %). Les doses moyennes (mg/24 heures) au décès étaient supérieures aux doses initiales, tant pour les benzodiazépines (87,0 vs 44,8 en équivalent de midazolam) que pour la méthotriméprazine (134,1 vs 98,5). L’augmentation était statistiquement significative dès les 24 premières heures, où plus de 50 % des patients ont eu besoin minimalement d’un changement de dose. Le sous-groupe présédation en équivalent de midazolam inférieur à 7,5 mg/24 heures a subi la hausse la plus marquée. L’utilisation de doses présédation égales ou supérieures à 30 mg/24 heures en équivalent de midazolam entraînait significativement des doses de benzodiazépines supérieures au moment du décès. Les patients de moins de 75 ans avaient besoin de doses plus élevées tandis que ceux atteints d’un cancer recevaient plus de sédatifs.
Conclusion : Une optimisation des doses sédatives initiales semble indiquée, mais il faut envisager l’influence de certains facteurs (âge, dose sédative présédation). Un outil guidant la prescription, qui comprend une échelle d’évaluation de l’efficacité, s’avère essentiel.
Abstract
Objective: The primary objective is to describe the drugs used to induce and maintain palliative sedation in patients hospitalized at the Centre hospitalier universitaire de Québec−Université Laval and at the Maison Michel-Sarrazin. The secondary objective is to detail the sedative doses used according to the doses received before sedation and certain patient characteristics.
Method: This was a longitudinal, retrospective, descriptive study of 154 patients who received palliative sedation between December 10, 2015 and September 30, 2017.
Results: On average, the duration of palliative sedation was 38.5 ± 35.6 hours. The most commonly used sedatives were midazolam (79.2%) and methotrimeprazine (76.6%). The mean doses (mg/24 hours) at the time of death were higher than the initial doses for both benzodiazepines (87.0 vs. 44.8 in midazolam equivalent) and methotrimeprazine (134.1 vs. 98.5). The increase was statistically significant as early as the first 24 hours, when more than 50% of the patients required at least one dose change. The subgroup with presedation in midazolam equivalent less than 7.5 mg/24 hours had the largest increase. The use of presedation doses greater than or equal to 30 mg/24 hours in midazolam equivalent resulted in significantly higher benzodiazepine doses at the time of death. Patients under 75 years of age required higher doses, while those with cancer received more sedatives.
Conclusion: Optimizing initial sedative doses appears to be indicated, but the influence of certain factors (age, presedation sedative dose) should be considered. A prescribing guidance tool that includes an efficacy rating scale is essential.
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