Les antifongiques dans le traitement des infections invasives

Auteurs-es

  • Sylvie Carle Centre universitaire de santé McGill

Mots-clés :

Amphotéricine, flucytosine, nystatine, fluconazole, itraconazole, voriconazole, caspofongine, micafongine, anidulafongine, antifongiques, polyènes, imidazoles, triazoles, azoles, échinocandines, candidose, aspergillose, Candida, Aspergillus, champignons.

Résumé

Résumé

La fréquence des infections fongiques a augmenté de façon considérable au cours des dernières années en raison principalement du nombre accru de patients immunodéprimés et d’interventions invasives. Le Candida et l’Aspergillus constituent les deux principaux types de champignons pathogènes. Le taux de mortalité associé aux infections invasives est très élevé. L’amphotéricine B représente toujours la norme de référence thérapeutique, mais son profil d’innocuité est médiocre, surtout au niveau des réactions en cours de perfusion et de la néphrotoxicité. Les formulations phospholipidiques présentent un meilleur profil de tolérabilité mais leur coût est énorme. Parmi les dérivés azolés, le fluconazole est relativement bien toléré mais n’offre aucune efficacité clinique contre l’Aspergillus et certaines souches de Candida. L’itraconazole couvre l’Aspergillus, mais n’est disponible que par voie orale et les capsules présentent une faible biodisponibilité. Le voriconazole semble prometteur dans le traitement de l’aspergillose invasive. Par ailleurs, un premier antifongique de la classe des échinocandines a fait son apparition, soit la caspofongine. Ce dernier agent nous offre une solution intéressante en cas d’infection réfractaire ou d’intolérance. L’association de deux antifongiques pour traiter les infections sévères semble attrayante, mais d’autres études sont nécessaires. Finalement, plusieurs nouveaux médicaments et de nouvelles classes pharmacologiques, comme les nikkomycines et les sordarines, pourraient s’ajouter à notre arsenal thérapeutique au cours des prochaines années.

Abstract

The occurrence of fungal infections has increased considerably over the course of the last few years, mainly because the number of immuno suppressed patients and invasive interventions has also increased. Candida and Aspergillus are the two main types of pathogenic fungi. The mortality rate linked to invasive infections is very high. Amphotericin B is still the standard therapeutic reference, but its innocuous profile is poor, especially with respect to reactions while in perfusion or nephrotoxicity. Phospholipid formulations show a better tolerance profile, but they are very costly. Among the azole compounds, fluconazole is relatively well tolerated, but offers no clinical efficiency against Aspergillus and some forms of Candida. Itraconazole fights Aspergillus. It can only be administered orally, but caplets offer a very low bioavailability. Voriconazole seems promising in the treatment of invasive aspergillosis. Furthermore, the first antifungal drug in the echinocandins category has been introduced, namely caspofungin. The latter offers an interesting alternative in cases of refractory infection or intolerance. The combination of two antifungal drugs to treat severe infections seems appealing, but further studies are required. Finally, several new drugs and new pharmacological categories such as nikkomycins and sordarins may, in the next few years, be added to our therapeutic arsenal.

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Numéro

Rubrique

Pharmacothérapie