L’utilisation d’un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II (ARA) est-elle sécuritaire chez un patient ayant déjà présenté un angioedème associé à un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA)?

Auteurs-es

  • Marc-Denis Hubert Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke
  • Christian Leclair Hôpital Fleurimont

Mots-clés :

OEdème angioneurotique, antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II, inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, IECA, angioedème.

Résumé

Résumé

L’angioedème (AO) est un effet indésirable potentiellement mortel associé à l’utilisation des IECA (0,1 % à 1 %). Cet événement, croit-on, est relié aux effets vasculaires d’un métabolite de la bradykinine. À l’origine, on pensait que les ARA n’entraînaient pas d’angioedème puisque leur mécanisme d’action n’inhibe pas le catabolisme de la bradykinine. Les publications portant sur l’angioedème consécutif à un traitement par un ARA sont de plus en plus nombreuses. On rapporte d’ailleurs que cet effet est plus souvent observé chez les patients ayant antérieurement présenté de l’angioedème induit par un IECA (réaction croisée de près de 30 %). D’autre part, cet effet peut apparaître très rapidement après le début d’un traitement avec un ARA, mais peut aussi être observé après plusieurs années. Les auteurs concluent que les ARA ne peuvent être considérés comme une option sécuritaire chez les patients ayant présenté de l’AO avec un IECA. Dans le cas où un ARA s’avérerait indispensable, son utilisation devrait être suivie de près par les cliniciens impliqués.

Abstract

Angioedema is a potentially fatal side effect associated with the use of ACEI (0.1% to 1%). It is believed that this event is linked to the vascular effects  of a bradykinin metabolite. At first, it was thought that ARA did not cause angioedema, because their mecanism of action does not inhibit bradykinin catabolism. However, the number of publications describing angioedema secondary to an ARA treatment has been increasing. It is reported that this effect is seen more often in patients that have previously suffered from ACEI-induced angioedema (crossed reaction near 30%). Interestingly, this side effect may appear very quickly after starting treatment with an ARA, but may also be observed many years later. Authors conclude that ARA cannot be considered to be safe in patients that have already suffered from ACEI-induced angioedema. In case where an ARA would be absolutely required, the attending clinicians should closely monitor its use.

Téléchargements

Numéro

Rubrique

Pharmacothérapie appliquée