La gestion des risques : utopie ou trait de génie ?

Auteurs-es

  • Suzanne Bisaillon Université de Montréal

Résumé

Résumé :

Objectif : Présenter les étapes que comporte le processus de gestion des risques, en développant des notions clés, tout en discutant, à l’occasion, du sens à donner à certaines expressions.

Mise en contexte : Nous commencerons par une discussion du risque intrinsèque et du risque organisationnel, des possibilités de traitement d’un risque, des risques et des enjeux, des plans de contingence et du principe de précaution, d’un risque acceptable par rapport à l’acceptation du risque. Ensuite, nous examinerons le paradigme de la gestion des risques, qui se compose d’éléments incontournables malgré le fait qu’il soit situé en périphérie du processus, la pierre angulaire des quatre éléments du paradigme étant la communication. Finalement, nous parlerons de l’identification et du traitement des risques, en abordant brièvement les caractéristiques de trois méthodes utilisées pour traiter les risques. Les deux premières, mieux connues dans les établissements de santé, sont l’approche utilisant la recherche des causes souches et l’approche utilisant la compilation des morbidités/mortalités ou accidents/ incidents comme pivot du processus. Finalement, nous aborderons une nouvelle approche prometteuse, qui jumelle un modèle behavioriste à un modèle expert.

Conclusions : Les approches a posteriori du type causes souches et accidents/incidents sont certainement un pas dans la bonne direction, mais elles ont leurs limites. On peut déplorer le fait qu’avec l’utilisation de ces techniques, le risque se soit matérialisé avant que l’on se demande quels changements apporter au système pour éviter que le risque ne se reproduise. On peut également soulever le problème de la validité des informations colligées ainsi que de l’universalité du traitement retenu. En ce qui concerne les guides de pratique, il n’y a, d’une part, aucune mesure de l’adéquation entre le guide et la pratique, et d’autre part, pas ou peu de validation du potentiel d’implantation des guides en question. La technique, qui consiste à utiliser les guides de pratique comme base, auxquels on ajoute un modèle behavioriste pour construire une cartographie (ou un algorithme) détaillée, qui intègre non seulement tous les acteurs mais aussi l’environnement d’application des guides, est prometteuse. En utilisant cette technique on pourra non seulement identifier a priori les zones à haut risque mais aussi identifier les risques qui se retrouvent dans la majorité des établissements. C’est cette dernière approche, adaptée aux particularités propres à la problématique à l’étude, qui a servi de fondement à la méthodologie d’étude utilisée par le Groupe de travail sur l’analyse de situation de décès liés à l’utilisation d’analgésiques opiacés.

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Supplément 2 : Les opiacés