Une hépatite cholestatique probable chez une personne âgée sous l’effet de l’imipénem-cilastatine

Auteurs-es

  • Sabrina Goffin l’Université de Paris V. Elle
  • Louise Mallet Université de Montréal

Mots-clés :

Imipénem-cilastatine, hépatite aiguë cholostatique, cholostase

Résumé

Résumé

Objectif : Présentation d’un cas d’hépatite cholestatique probable chez une personne âgée sous l’effet de l’imipénem-cilastatine.

Résumé du cas : Il s’agit d’une femme de 98 ans qui développe un abcès splénique à la suite de sa récente pancréatectomie partielle. On effectue un drainage chirurgical et on instaure un traitement à l’imipénemcilastatine avec une posologie de 500 mg chaque six heures par voie intraveineuse. L’état général de la patiente se détériore rapidement. Les résultats biologiques révèlent une élévation des phosphatases alcalines, de la gamma-glutamyl transférase et des transaminases. On diminue la posologie de l’imipénemcilastatine à 500 mg, deux fois par jour, puis on cesse le traitement sept jours plus tard. Les résultats biologiques se normalisent rapidement, et la patiente récupère sans séquelles.

Discussion : On note l’hépatite cholestatique en présence d’une augmentation importante des phosphatases alcalines, de la gamma-glutamyl transférase, d’une élévation moindre des transaminases. Le tableau clinique peut révéler des malaises, de la nausée, de l’anorexie, de la fatigue, et un ictère avec prurit. Il est rare de constater une hépatite cholestastique quand le patient est sous l’effet de l’imipénem-cilastatine. Différents mécanismes ont été envisagés pour expliquer ce cas, soit un dysfonctionnement direct des canaux biliaires ou un mécanisme immunologique.

Conclusion : Nous avons tenu l’imipénem-cilastatine responsable de la survenue de l’atteinte hépatique chez notre patiente. En utilisant l’échelle de Naranjo, nous avons obtenu un score d’imputabilité de huit (8), ce qui signifie la présence d’une hépatite cholestatique probable sous imipénem-cilastatine. Cet effet indésirable rare, lié à l’imipénem-cilastatine, reste peu décrit dans la littérature médicale et a été réversible chez cette patiente.

Abstract

Objective: To discuss a case of probable cholestatic hepatitis in an elderly patient treated with imipenemcilastatin.

Case Summary: A 98-year old woman developed a splenic abscess following a recent partial pancreatectomy. A surgical drain was placed and treatment with intravenous imipenem-cilastatin was initiated at a dose of 500 mg every 6 hours. The patient deteriorated rapidly. Biochemistry analysis showed elevated alkaline phosphatase, gamma-glutamyl transferase and transaminase. The dose of imipenem-cilastatin was decreased to 500 mg twice daily and subsequently discontinued seven days later. Biochemistry values rapidly normalized and the patient recovered without any sequelae.

Discussion: Cholestatic hepatitis was observed along with major elevations in alkaline phosphatase and gamma-glutamyl transferase and with a minor elevation in transaminase. Clinically, patients may present with malaise, nausea, anorexia, fatigue and jaundice with pruritis. Cholestatic hepatitis is rarely observed with the use of imipenem-cilastatin. Different etiologies were entertained to explain this case, such as biliary dyskinesia or an auto-immune process.

Conclusion: The use of imipenem-cilastatin was deemed to have caused the hepatic complications observed in our patient. To ascertain causality, use of the Naranjo probability scale revealed a score of 8 implying likely hepatic cholestasis under treatment with imipenem-cilastatin. This rare side effect observed with the use of imipenem-cilastatin is hardly described in the medical literature but was seen to be reversible in this patient.

Key words: Imipenem-cilastatin; acute hepatic cholestasis; cholestasis.

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