Les perturbations métaboliques liées à la prise d’antipsychotiques de seconde génération : revue de littérature et prise en charge

Auteurs-es

  • Joëlle Flamand-Villeneuve Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec

Mots-clés :

antipsychotiques, gain de poids, dia­bète, dyslipidémie, leptine

Résumé

Résumé

Objectifs : Discuter des perturbations métabo­liques, dépendantes et indépendantes du gain pon­déral, liées aux antipsychotiques atypiques de deuxième génération et de leur prise en charge.

Sources des données : Une revue de la littéra­ture scientifique a été effectuée par la consultation de Pubmed. Des études cliniques et des méta-ana­lyses relatives aux effets métaboliques des divers antipsychotiques atypiques et publiées de 1997 à 2009 ont été retenues.

Analyses des données : En plus de causer des gains de poids importants (olanzapine = clozapine > quétiapine = risperidone > ziprasidone = aripipra­zole), les antipsychotiques atypiques sont associés au développement de résistance à l’insuline, et donc ultimement du diabète de type 2, ainsi qu’à la pré­sence de dyslipidémie. Ces perturbations métabo­liques sont principalement dues au développement d’un excès de gras autour des viscères abdominaux. Cependant, certains individus n’ayant pas eu de gain de poids ont tout de même développé une résistance à l’insuline ou une dyslipidémie, ce qui incite à pen­ser que les antipsychotiques ont une action directe sur le métabolisme du glucose et des lipides. Di­verses hormones peptidiques, dont la leptine, se­raient impliquées dans le développement de tels pro­blèmes. On recommande d’exercer un suivi étroit des différents paramètres biologiques (poids, ten­sion artérielle, glycémie à jeun, bilan lipidique, etc.) des patients sous antipsychotiques atypiques de même qu’une prise en charge rapide du développe­ment de complications métaboliques.

Conclusion : Malgré le fait que les antipsycho­tiques atypiques constituent un arsenal thérapeu­tique intéressant, leur profil métabolique n’est pas négligeable et doit être considéré lors de l’introduc­tion d’un tel traitement.

Abstract

Purpose: To discuss the metabolic side effects of second generation atypical antipsychotics, whether dependent or independent of weight gain. Their ma­nagement will also be discussed.

Data sources: A review of the scientific literature was done using Pubmed. Selected were clinical stu­dies and meta-analyses that were published in 1997–2009 pertaining to the metabolic side effects of va­rious atypical antipsychotics.

Data analysis: In addition to causing significant weight gain (olanzapine = clozapine > quétiapine = risperidone > ziprasidone = aripiprazole), atypical antipsychotics are associated with insulin resistance and thus ultimately with type 2 diabetes and with dyslipidemia. These metabolic disturbances are mainly due to the presence of excess fat surrounding the abdominal viscera. However, some people, ha­ving experienced no weight gain, have developed insulin resistance or dyslipidemia, which suggests that antipsychotics have a direct action on lipid and glucose metabolism. Various peptide hormones such as leptin may be implicated in the development of such problems. We recommend strict monitoring of biological parameters (weight, blood pressure, fas­ting blood glucose, lipid panel, etc.) of patients trea­ted with atypical antipsychotics. Rapid management of metabolic complications is indicated.

Conclusion: Despite the fact that atypical anti­psychotics constitute an interesting therapeutic op­tion, their metabolic profile cannot be ignored and must be considered upon treatment initiation.

Key words: antipsychotics; weight gain; dia­betes; dyslipidemia; leptin

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Numéro

Rubrique

Pharmacothérapie