Le jeu pathologique et les médicaments dopaminergiques

Auteurs-es

  • Aurélie Lenglet CHU Amiens
  • Valérie Gras CHU Amiens
  • Pierre Krystkowiak CHU Amiens
  • Amar Smail CHU Amiens
  • Michel Andréjak CHU Amiens

Mots-clés :

Jeu pathologique, agonistes dopami­nergiques, dépendance, troubles du contrôle des im­pulsions, pharmacovigilance

Résumé

Résumé

Objectifs : Présenter le jeu pathologique (JP), ef­fet indésirable peu connu des agonistes dopaminer­giques, au travers de quatre notifications rapportées au Centre régional de pharmacovigilance d’Amiens (France).

Discussion : Les premiers cas de jeu pathologique sous agoniste dopaminergique datent de 2000 et ont été rapportés dans le contexte d’une maladie de Par­kinson. Depuis, d’autres cas sont décrits avec ces médicaments utilisés à plus faibles posologies et dans un autre contexte. Le jeu pathologique corres­pond à une dépendance qui apparaît de façon insi­dieuse et peut passer inaperçue. L’existence d’anté­cédents neuropsychiatriques ou de comportements compulsifs semble favoriser la survenue de cet effet indésirable. Les conséquences peuvent être extrê­mement négatives sur la vie des patients. La détec­tion précoce de cette pathologie est primordiale d’autant que la diminution, voire l’arrêt du traite­ment, suffit souvent à faire disparaître la symptoma­tologie. Les médicaments les plus incriminés sont les agonistes dopaminergiques non ergotés (ropini­role et pramipexole) en raison de leur forte affinité pour les récepteurs D3 de la dopamine.

Conclusion : La détection d’un jeu pathologique implique une reconsidération de la stratégie théra­peutique dans les plus brefs délais. La gravité poten­tielle de ce type d’atteinte doit inciter les médecins à informer les patients et leur entourage sur la possibi­lité de survenue de cet effet indésirable. Nous insis­tons sur l’importance du suivi postautorisation de mise sur le marché qui permet la mise en évidence de nouveaux signaux non observés au préalable lors des essais cliniques.

Abstract

Purpose: To discuss pathological gambling (PG), a little known side effect of dopamine agonists, by means of four adverse reaction reports to the Centre régional de pharmacovigilance d’Amiens (France).

Discussion: The first cases of pathological gam­bling while under treatment with a dopamine ago­nist were reported in 2000, in the context of Parkin­son’s disease. Subsequently other cases have been described with these medications but at lower doses and in another context. Pathological gambling is a dependence that can appear insidiously and can go unnoticed. A history of neuropsychiatric disorder or of compulsive behaviour seems to favour the deve­lopment of this side effect. Pathological gambling can have extremely negative consequences on pa­tient’s lives. Early detection is crucial, and de­creasing or even discontinuing the treatment should be enough to cause for symptoms to disappear. The most incriminating medications are non-ergot dopa­mine agonists (ropinirole and pramipexole) because of their strong affinity for dopamine D3 receptors.

Conclusion: The detection of pathological gam­bling in a patient implies that a clinical approach must quickly be reevaluated. The potential severity of this problem must prompt physicians to inform patients and their families of the possibility of this side effect. We insist on the importance of post-mar­keting surveillance, allowing the detection of signals that were not observed during clinical trials.

Key words: Pathological gambling; dopamine agonists; dependence; impulse control disorder; pharmacovigilance.

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