Le jeu pathologique et les médicaments dopaminergiques
Mots-clés :
Jeu pathologique, agonistes dopaminergiques, dépendance, troubles du contrôle des impulsions, pharmacovigilanceRésumé
Résumé
Objectifs : Présenter le jeu pathologique (JP), effet indésirable peu connu des agonistes dopaminergiques, au travers de quatre notifications rapportées au Centre régional de pharmacovigilance d’Amiens (France).
Discussion : Les premiers cas de jeu pathologique sous agoniste dopaminergique datent de 2000 et ont été rapportés dans le contexte d’une maladie de Parkinson. Depuis, d’autres cas sont décrits avec ces médicaments utilisés à plus faibles posologies et dans un autre contexte. Le jeu pathologique correspond à une dépendance qui apparaît de façon insidieuse et peut passer inaperçue. L’existence d’antécédents neuropsychiatriques ou de comportements compulsifs semble favoriser la survenue de cet effet indésirable. Les conséquences peuvent être extrêmement négatives sur la vie des patients. La détection précoce de cette pathologie est primordiale d’autant que la diminution, voire l’arrêt du traitement, suffit souvent à faire disparaître la symptomatologie. Les médicaments les plus incriminés sont les agonistes dopaminergiques non ergotés (ropinirole et pramipexole) en raison de leur forte affinité pour les récepteurs D3 de la dopamine.
Conclusion : La détection d’un jeu pathologique implique une reconsidération de la stratégie thérapeutique dans les plus brefs délais. La gravité potentielle de ce type d’atteinte doit inciter les médecins à informer les patients et leur entourage sur la possibilité de survenue de cet effet indésirable. Nous insistons sur l’importance du suivi postautorisation de mise sur le marché qui permet la mise en évidence de nouveaux signaux non observés au préalable lors des essais cliniques.
Abstract
Purpose: To discuss pathological gambling (PG), a little known side effect of dopamine agonists, by means of four adverse reaction reports to the Centre régional de pharmacovigilance d’Amiens (France).
Discussion: The first cases of pathological gambling while under treatment with a dopamine agonist were reported in 2000, in the context of Parkinson’s disease. Subsequently other cases have been described with these medications but at lower doses and in another context. Pathological gambling is a dependence that can appear insidiously and can go unnoticed. A history of neuropsychiatric disorder or of compulsive behaviour seems to favour the development of this side effect. Pathological gambling can have extremely negative consequences on patient’s lives. Early detection is crucial, and decreasing or even discontinuing the treatment should be enough to cause for symptoms to disappear. The most incriminating medications are non-ergot dopamine agonists (ropinirole and pramipexole) because of their strong affinity for dopamine D3 receptors.
Conclusion: The detection of pathological gambling in a patient implies that a clinical approach must quickly be reevaluated. The potential severity of this problem must prompt physicians to inform patients and their families of the possibility of this side effect. We insist on the importance of post-marketing surveillance, allowing the detection of signals that were not observed during clinical trials.
Key words: Pathological gambling; dopamine agonists; dependence; impulse control disorder; pharmacovigilance.
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