Un cas d’ulcérations buccales induites par le nicorandil
Mots-clés :
nicorandil, ulcérations buccales, ulcèresRésumé
Résumé
Objectif : Le nicorandil est un médicament antiangineux habituellement bien toléré; il a toutefois été associé à des cas d’ulcérations pouvant survenir tout le long du tractus gastro-intestinal. Le présent cas décrit des ulcérations buccales induites par la prise de nicorandil. Le court délai d’apparition des ulcérations à la suite de son introduction et de disparition de celles-ci après son retrait justifie l’intérêt de rapporter ce cas.
Description du cas : Une patiente de 90 ans est traitée par nitroglycérine pour un angor. La substitution de la nitroglycérine par du nicorandil (20 mg par jour) est suivie, 48 heures plus tard, par la survenue d’ulcérations buccales douloureuses. Malgré un traitement local de sept jours, ces ulcérations s’aggravent. L’arrêt de la prise de nicorandil cinq jours après le début des ulcérations s’accompagne d’une régression des lésions en cinq à six jours.
Discussion : Depuis 1997, 68 cas d’ulcérations buccales associées au nicorandil ont été rapportés dans le monde, dans dix-huit publications, et 300 cas de « stomatites et ulcérations » à travers le monde survenus sous nicorandil sont connus dans la base de données de pharmacovigilance de la compagnie pharmaceutique commercialisant le médicament. Les ulcérations observées surviennent généralement entre sept jours et un an après le début du traitement. Le délai de régression est souvent plus lent (une semaine à un mois) que dans notre cas. En raison de l’âge et du poids de la patiente, la dose reçue était trop élevée, d’autant plus que l’augmentation progressive de la posologie préconisée par la compagnie pharmaceutique n’a pas été respectée.
Conclusion : La connaissance, par le corps médical, du risque d’ulcérations associées au nicorandil ainsi que le respect des doses et des modalités de prescription sont primordiaux afin d’éviter les complications liées à la poursuite du traitement malgré la survenue d’ulcérations.
Abstract
Objective: Nicorandil is an antianginal drug that is usually well tolerated. However, its use has been associated with gastrointestinal ulceration. This case describes oral ulcerations secondary to nicorandil. The short delay to ulcer appearance following the introduction of nicorandil and the disappearance of ulcers after its discontinuation justify the interest in reporting this case.
Case description: A 90-year-old patient was treated with nitroglycerin for angina. Following the substitution of nitroglycerin for nicorandil (20 mg per day), the patient developed painful oral ulcers 48 hours later. Despite a seven-day local treatment, the ulcers worsened. The discontinuation of nicorandil five days following the onset of ulcers resulted in regression of the lesions within five to six days.
Discussion: Since 1997, 68 cases of oral ulcers associated with nicorandil have been reported in eighteen publications. In addition, 300 cases of “stomatitis and ulcers” occurring under treatment with nicorandil have been detected through the pharmaceutical company program for adverse drug reaction reporting. The oral ulcers generally appear between 7 days and 1 year after initiating treatment. Delays to lesion regression are usually slower (one week to one month) than was observed in our case. The administered dose was too high as a function of the patient’s age and weight, and company recommendations for the progressive increase of the dose were not respected.
Conclusion: It is crucial that the medical community becomes aware of the risk of oral ulcers associated with nicorandil and that they prescribe accordingly to avoid complications that can occur when treatment is continued despite the presence of ulcers.
Key words: nicorandil, oral ulcers, ulcers
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