Conformité des établissements de santé du Québec aux recommandations de stockage des antidotes

Auteurs-es

  • Pierre-André Dubé Institut national de santé publique du Québec
  • Marie-Claude Lord Hôpital de Montmagny
  • Jean-François Bussières Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine
  • Marilène Courteau Institut national de santé publique du Québec

Mots-clés :

Antidote, conformité, établissement de santé, stockage, toxicologie

Résumé

Résumé

Objectifs : L’objectif principal consiste à présenter la conformité des établissements de santé québécois trois ans après la publication des recommandations de stockage d’antidotes établies par le Centre antipoison du Québec. Les objectifs secondaires visent à décrire les facteurs de non-conformité et à émettre des recommandations afin d’améliorer la gestion des antidotes au Québec.

Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive transversale réalisée à l’aide d’un sondage électronique structuré. L’enquête cible les 121 établissements de santé du Québec fournissant des services d’urgence et porte sur le stockage de 38 antidotes entre janvier et avril 2012.

Résultats : Soixante-dix-huit (78) des 121 établissements visés par l’enquête ont répondu au sondage. Les répondants représentent 16 des 18 régions sociosanitaires. Soixante-et-un pour cent (61 %) (23/38) des antidotes étudiés sont entreposés selon les recommandations émises par le Centre antipoison du Québec. Les 15 antidotes dont les réserves se situent sous le minimum recommandé sont : l’anticorps spécifique de la digoxine, le chlorure de calcium, le dimercaprol, l’EDTA dicalcique, l’éthanol injectable, le fomépizole, le glucagon, l’hydroxocobalamine, la lévocarnitine, la physostigmine, la pralidoxime, la pyridoxine, le succimer, le thiosulfate de sodium, les trousses contre le cyanure.

Conclusion : Cette étude descriptive met en évidence la non-conformité des établissements de santé aux recommandations du Centre antipoison du Québec portant sur le stockage des antidotes méconnus, coûteux, moins fréquemment utilisés ou non commercialisés au Canada. L’implantation d’un registre provincial des antidotes pourrait aider à pallier certaines lacunes et ainsi améliorer la qualité des soins prodigués aux patients se présentant avec une intoxication grave ou potentiellement létale.

Abstract

Objectives: The main objective of this article is to discuss compliance of Quebec healthcare institutions with recommendations regarding antidote stocking, three years after they were published by the Québec Poison Control Center. Secondary objectives included a description of factors that contributed to non-compliance and to provide recommendations to improve the management of antidotes in Quebec.

Methods: This is a descriptive cross-sectional study using a structured electronic survey. It targeted the 121 healthcare establishments in Quebec that provide emergency care and dealt with storage of 38 antidotes from January to April 2012.

Results: Seventy-eight of the 121 hospitals responded to the survey. Responders represented 16 of the 18 health regions. Sixty-one percent (23/38) of the antidotes were stored according to the recommendations of the Poison control center of Quebec. The following 15 antidotes were stocked below recommended values: digoxin-specific antibody fragments, calcium chloride, dimecaprol, calcium disodium EDTA, injectable ethanol, fomepizole, glucagon, hydroxocobalamin, levocarnitine, physostigmine, pralidoxime, pyridoxine, succimer, sodium thiosulfate, and cyanide antidote kits.

Conclusion: This descriptive study highlights the non-compliance of healthcare institutions with recommendations from the Québec Poison Control Center. The implementation of a provincial registry for antidotes would help manage deficiencies and improve the quality of care provided to patients presenting with a serious or potentially lethal intoxication.

Key words: Antidote, compliance, institution, stocking, toxicology

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Numéro

Rubrique

Risques, qualité, sécurité